Généralités : DIRA

Généralités
Description de la pathologie
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    Résumé par le Pr Marie-Louise FREMOND (Décembre 2024)

    Service d’Immuno-Hématologie et Rhumatologie pédiatriques; Hôpital Necker, Paris

    Définition

    • DIRA = Déficience de l’Antagoniste du Récepteur de l’Interleukine-1) est une
    • Maladie génétique rare autosomique récessive secondaire à des mutations du gène IL1RN
    • Maladie auto-inflammatoire

    Épidémiologie

    Le syndrome DIRA est extrêmement rare, avec seulement quelques cas décrits dans le monde (moins d’une trentaine) depuis sa première description en 2009.

    L’incidence exacte est inconnue, mais les cas recensés montrent que la maladie affecte principalement des populations consanguines, notamment en Amérique Latine et Amérique du Nord, en Europe et au Moyen-Orient.

    La maladie est essentiellement pédiatrique.

    Physiopathologie

    Le syndrome DIRA est causé par des mutations du gène IL1RN, à l’état homozygote ou hétérozygote composite. Cela entraîne un défaut de production de l’antagoniste du récepteur de l’interleukine-1 (IL-1RA) et une activation incontrôlée de l’IL1.

    Clinique

    Le tableau clinique du syndrome DIRA est marqué par des symptômes inflammatoires sévères dès les premières semaines de vie. Les manifestations cliniques les plus courantes incluent :

    • Inflammations cutanées : érythème, pustules et desquamations généralisées, parfois exacerbées par des traumatismes mineurs comme la pose d’une voie veineuse.
    • Inflammations osseuses : périostite douloureuse, particulièrement au niveau des membres et des côtes, élargissement des côtes, ostéomyélite multifocale, fusion vertébrale au niveau cervical.
    • Déformations des ongles : fréquentes.
    • Troubles de la croissance et de l’alimentation : En raison de la douleur et de l’inflammation, les enfants peuvent présenter un retard de croissance.

    Les manifestations cliniques plus rares incluent : une hépatomégalie ou hépatosplénomégalie, témoignant d’une probable hématopoïèse extra-médullaire en cas d’inflammation sévère de l’os ; une diarrhée chronique.

    Les patients atteints de DIRA ne présentent pas d’inflammation articulaire, ce qui permet de différencier cette maladie d’autres pathologies inflammatoires infantiles. Les symptômes varient d’un enfant à l’autre, même au sein d’une même famille, certains enfants étant plus gravement touchés que d’autres.

    Diagnostic

    • Syndrome inflammatoire biologique non spécifique
    • Anémie inflammatoire
    • Mutations homozygotes ou hétérozygotes composites du gène IL1RN

    Évolution

    Sans traitement, l’évolution de la DIRA est sévère mettant en jeu le pronostic fonctionnel et vital. Les enfants peuvent souffrir de déformations osseuses importantes, de retard de croissance et de difficultés motrices.

    Traitement

    Le traitement du syndrome DIRA repose sur l’utilisation de l’anakinra, une forme synthétique de la protéine IL-1RA manquante chez ces patients. Administré sous forme d’injections sous-cutanées quotidiennes, l’anakinra neutralise l’interleukine-1 et permet de contrôler l’inflammation. Ce traitement est efficace chez la majorité des patients, bien que certains puissent présenter une réponse partielle, et bien toléré dans la plupart des cas.