Service d’Immuno-Hématologie et Rhumatologie pédiatriques; Hôpital Necker, Paris
Définition
- Maladie génétique extrêmement rare
- Débute majoritairement dès l’enfance
- Sévérité variable
- Caractérisée par une triade classique :
- Une ostéomyélite multifocale récurrente chronique (OCMR)
- Une anémie dysérythropoïétique congénitale
- Une dermatose inflammatoire neutrophilique
Epidémiologie
- Extrêmement rare
- Prévalence actuelle estimée à moins de 1 pour 1 000 000 enfants
- Principalement familles originaires du Moyen-Orient, notamment de Jordanie et de Turquie, et d’Inde
Génétique
- Mutations du gène LPIN2, localisé sur le chromosome 18p
- Transmission autosomique récessive
Clinique
Le syndrome de Majeed débute très majoritairement chez le jeune enfant, généralement dans les 2 premières années. De façon exceptionnelle, le diagnostic peut être porté à l’âge adulte.
Le syndrome de Majeed s’exprime de manière très variable d’un patient à l’autre.
Il se caractérise classiquement par une triade de sévérité variable :
- Ostéomyélite Multifocale Récurrente Chronique : cette inflammation des os se manifeste généralement chez les nourrissons, mais peut également apparaître plus tardivement. Les épisodes d’OCMR sont fréquents et persistent, avec des rémissions courtes et des exacerbations régulières. Les douleurs osseuses récurrentes, souvent localisées près des articulations, peuvent entraîner des limitations de mouvement et des déformations articulaires, et un retard moteur.
- Anémie Dysérythropoïétique Congénitale : cette forme spécifique d’anémie se caractérise par une microcytose et une pâleur des globules rouges (hypochromie). La gravité de l’anémie peut varier, allant d’une forme bénigne à des cas nécessitant des transfusions sanguines régulières.
- Dermatose inflammatoire de type neutrophilique : les manifestations cutanées inflammatoires peuvent prendre la forme de plaques érythémateuses douloureuses, de pustules ou de nodules. Un syndrome de Sweet ou une pustulose peuvent être observées chez les patients atteints du syndrome de Majeed. L’atteinte cutanée peut être absente chez certains patients.
À cette triade, s’associent fréquemment des fièvres récurrentes avec un syndrome inflammatoire marqué et un retard de croissance staturo-pondérale. D’autres atteintes cliniques sont possibles dans le syndrome de Majeed : hépatosplénomégalie, diarrhée récurrente ou chronique, douleurs abdominales récurrentes, otorrhée récurrente …
Biologie
- Anémie microcytaire hypochromique (pâleur des globules rouges) (cf. triade)
- Élévation constante de la CRP, hyperleucocytose à PNN
- Neutropénie possible
Diagnostic
Le diagnostic repose sur la mise en évidence de variants pathogènes du gène LPIN2.
Évolution
L’évolution de la maladie peut varier d’un patient à l’autre. Certains peuvent connaître une progression lente de la maladie, tandis que d’autres peuvent présenter des poussées plus fréquentes et une évolution plus sévère.
Traitement
- Il n’existe pas de traitement standardisé dans le syndrome Majeed.
- Antalgiques, AINS voire corticoïdes
- Anti IL-1 discutés dans certains cas sévères et qui ont montré leur efficacité
- Transfusions sanguines (culots globulaires) parfois nécessaires pour la prise en charge de l’anémie
- Kinésithérapie, rééducation fonctionnelle pour prévenir les atrophies musculaires d’immobilisation et les contractures articulaires
- Soutien psychologique