Généralités : VEXAS

Généralités
Description de la pathologie
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    Résumé par le Pr Sophie GEORGIN-LAVIALLE (Septembre 2024)

    Service de Médecine Interne, CeRéMAIA, CH Tenon, Paris

    Définition

    • Maladie rare
    • Maladie autoinflammatoire découverte en 2020 associée à des mutations du gène UBA1
    • Maladie génétique par mutation somatique (acquise) au cours de la vie
    • L’acronyme VEXAS correspond à : Vacuoles, Enzyme E1, liée à l’X, Autoinflammatoire, Somatique.

    Épidémiologie

    • On estime à ce jour que ce syndrome touche un homme sur 4000 de plus de 50 ans.
    • La maladie est cosmopolite : elle touche tous les pays du Monde
    • On dénombre environ 300 patients en France à ce jour (2024) et on estime qu’il y en a au moins 1000 dans le Monde.
    • Les hommes sont majoritairement touchés (95%) car la mutation est sur un gène porté par le chromosome X, mais des femmes peuvent être atteintes, en particulier en cas de monosomie X.
    • Le plus jeune patient atteint au monde a 23 ans.
    • Etant donné qu’il s’agit d’une mutation somatique (acquise), il n’y a à ce jour pas de cas rapporté de transmission à la descendance de la maladie et les cas sont sporadiques.

    Génétique

    Le syndrome VEXAS est associée à des mutations somatiques du gène UBA1 (qui se trouve sur le chromosome X). UBA1 est la principale enzyme de type E1 qui initie le processus d’ubiquitination des protéines dans les cellules.

    Clinique

    Les patients, majoritairement des hommes de plus de 45 ans (d’âge médian 65 ans), présentent une altération de l’état général (fatigue, amaigrissement) avec des fièvres, une éruption des 4 membres et du tronc de type dermatose neutrophilique. La quasi-totalité présentent sur la prise de sang une anémie avec des globules rouges de grande taille (macrocytose) et de l’inflammation dans le sang (élévation de la C réactive protéine).

    Parmi les symptômes cliniques fréquents chez environ la moitié des patients, on note des anomalies du poumon (infiltrats), des anomalies ophtalmologiques (gonflement, rougeurs), des thromboses des membres (phlébites) ; dans un tiers des cas, les patients présentent des inflammations des cartilages des oreilles et du nez (chondrites), des douleurs aux articulations et plus rarement des anomalies digestives et rénales.

    Sur la prise de sang, on peut voir des diminutions des globules blancs et des plaquettes et une maladie hématologique appelée myélodysplasie.

    Si l’on fait une ponction de moelle (myélogramme), on peut regarder au microscope les cellules de la moelle osseuse qui comportent habituellement des vacuoles ayant donné leur nom à la maladie.

    Diagnostic

    Le diagnostic repose sur une prise de sang mettant en évidence la mutation du gène UBA1, le plus souvent dans l’exon 3.  Dans une faible proportion de cas, il existe des mutations en dehors de l’exon 3.

    Évolution

    Elle n’est pas totalement connue car la maladie est de description récente. Elle dépend de la présence ou non d’une maladie hématologique sévère associée et si le patient présente des infections sévères.

    En effet, ces patients présentent un surrisque d’infection pulmonaires sévères rares comme la légionellose, les infections à mycobactéries et la pneumocystose.

    Traitement

    Il n’est pas encore codifié à ce jour.  La plupart des patients répondent aux corticoïdes, mais peuvent devenir résistants ou dépendants à ce traitement. D’autres traitements sont à l’essai comme les médicaments hématologiques (azacytidine) et les biothérapies ciblant les protéines de l’inflammation (cytokines) en particulier les inhibiteurs de JAK comme le ruxolitinib et les inhibiteurs de l’interleukine 6. Pour les patients les plus jeunes et en particulier avec un pronostic sévère lié à l’hémopathie, on peut proposer une greffe de moelle osseuse.